Violinne

Poésie de Mihai Eminescu


Sonnet II


Coulèrent les années et d'autres passeront
Depuis l'heure sacrée quand on s'est rencontré,
Mais je pense toujours à notre amour passé,
Merveille aux froides mains et aux grands yeux profonds.

O reviens et rends-moi la parole impirée
Que ton regard se penche encore sur mon front,
Que mon âme s'éclaire ainsi sous son rayon
Et que ma Iyre puisse encore frissoner.

Tu ne peux pas savoir combien mon pauvre coeur
S'apaise quand tu viens doucement près de moi,
Tel l'astre se levant dans les calmes hauteurs;

Ton sourire d'enfant, si doux, quand je le vois,
Je sens alors s'éteindre une vie de douleurs
Et brûle mon regard et mon âme s'accroît.

Poésie de Eminescu
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